Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

transparentes, toutefois, à cause que chacune de leurs superficies fait réfléchir une partie des rayons qui donnent decontre, ainsi qu’il a été dit en la Dioptrique de toutes celles des corps transparents, ces superficies se trouvent aisément en assez grand nombre pour les faire tous ou presque tous réfléchir. Et pour les gouttes d’eau, elles se forment lorsque la matière subtile qui est autour des petites parties des vapeurs, n’ayant plus assez de force pour faire qu’elles s’étendent et se chassent les unes les autres, en a encore assez pour faire qu’elles se plient, et ensuite que toutes celles qui se rencontrent se joignent et s’accumulent ensemble en une boule. Et la superficie de cette boule devient incontinent toute égale et toute polie, à cause que les parties de l’air qui la touchent se meuvent d’autre façon que les siennes, et aussi la matière subtile qui est en ses pores d’autre façon que celle qui est en ceux de l’air, comme il a déjà tantôt été expliqué en parlant de la superficie de l’eau de la mer ; et pour même raison aussi elle devient exactement ronde : car, comme vous pouvez souvent avoir vu que l’eau des rivières tournoie et fait des cercles aux endroits où il y a quelque chose qui l’empêche de se mouvoir en ligne droite aussi vite que son agitation le requiert, ainsi faut-il penser que la matière subtile coulant par les pores des autres corps en même façon qu’une rivière par les inter-