Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/277

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elle tournoie après suivant l’ordre des chiffrés 3 2 1 ; car les deux R et T, qui l’ont fait commencer à se détourner, l’obligent à continuer jusques à ce qu’elle ait achevé un demi-tour en ce sens-là, et qu’elles puissent augmenter son tournoiement, au lieu de le retarder : ce qui m’a servi à résoudre la principale de toutes les difficultés que j’ai eues en cette matière ; et il se démontre, ce me semble, très évidemment de tout ceci, que la nature des couleurs qui paroissent vers F[1] ne consiste qu’en ce que les parties de la matière subtile qui transmet l’action de la lumière tendent à tournoyer avec plus de force qu’à se mouvoir en ligne droite ; en sorte que celles qui tendent à tourner beaucoup plus fort causent la couleur rouge, et celles qui n’y tendent qu’un peu plus fort causent la jaune. Comme au contraire la nature de celles qui se voient vers H ne consiste qu’en ce que ces petites parties ne tournoient pas si vite qu’elles ont de coutume lorsqu’il n’y a point de cause particulière qui les en empêche, en sorte que le vert paroît où elles ne tournoient guère moins vite, et le bleu ou elles tournoient beaucoup moins vite ; et ordinairement aux extrémités de ce bleu, il se mêle de l’incarnat, qui, lui donnant de la vivacité et de l’éclat, le change en violet ou couleur de

  1. Figure 20.