Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/288

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et transparentes : en sorte qu’on pourroit disposer par ordre plusieurs fontaines, dans lesquelles y ayant diverses de ces liqueurs, on y verroit par leur moyen toute une grande partie du ciel pleine des couleurs de l’iris ; à savoir, en faisant que les liqueurs dont la réfraction seroit la plus grande fussent les plus proches des spectateurs, et qu’elles ne s’élevassent point si haut qu’elles empêchassent la vue de celles qui seroient derrière ; puis à cause que, fermant une partie des trous ABC, on peut faire disparoître telle partie de l’iris RR qu’on veut sans ôter les autres, il est aisé à entendre que tout de même, ouvrant et fermant à propos les trous de ces diverses fontaines, on pourra faire que ce qui paroîtra coloré ait la figure d’une croix, ou d’une colonne, ou de quelque autre telle chose qui donne sujet d’admiration. Mais j’avoue qu’il y faudroit de l’adresse et de la dépense, afin de proportionner ces fontaines, et faire que les liqueurs y sautassent si haut que ces figures pussent être vues de fort loin par tout un peuple sans que l’artifice s’en découvrît.