Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/295

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ver. Et s’il y a deux ou plusieurs rangs de parcelles de glace l’une sur l’autre, pourvu que cela n’empêche point que les rayons du soleil ne les traversent, ceux de ces rayons qui en traverseront deux par leurs bords, se courbant presque deux fois autant que les autres, produiront encore un autre cercle coloré beaucoup plus grand en circuit, mais moins apparent que le premier ; en sorte qu’on verra pour lors deux couronnes l’une dans l’autre, et dont l’intérieure sera la mieux peinte, comme il a aussi été quelquefois observé. Outre cela vous voyez bien pourquoi ces couronnes n’ont pas coutume de se former autour des astres qui sont fort bas vers l’horizon, car les rayons rencontrent alors trop obliquement les parcelles de glace pour les traverser ; et pourquoi leurs couleurs ne sont pas si vives que les siennes, car elles sont causées par des réfractions beaucoup moindres ; et pourquoi elles paroissent plus ordinairement que lui autour de la lune, et même se remarquent aussi quelquefois autour des étoiles, à savoir lorsque les parcelles de glace interposées n’étant que fort peu convexes, les rendent fort petites ; car d’autant qu’elles ne dépendent point de tant de réflexions et réfractions que l’arc-en-ciel, la lumière qui les cause n’a pas besoin d’être si forte. Mais souvent elles ne paroissent que blanches, non point tant par faute de lumière que pourceque la matière où