Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/451

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distinguer. De là vient qu’une figure, si régulière soit-elle, n’est pas agréable à la vue lorsqu’elle est embarrassée de plusieurs traits, comme est cette partie de l’astrolabe qu’on appelle la mère ; au lieu qu’une figure comme pourroit être l’araignée du même astrolabe, dont les parties sont plus égales et observent plus de symétrie, gêne moins l’œil qui le regarde ; dont la raison est que le sens se satisfait bien davantage en ce dernier objet qu’en l’autre, où il y a un amas de parties qu’il ne peut apercevoir assez distinctement.

En quatrième lieu, cet objet est plus aisément aperçu par les sens dont les parties sont moins différentes entre elles.

En cinquième lieu, ces parties-là ont moins de différence entre elles entre lesquelles il y a plus de proportion.

En sixième lieu, cette proportion doit être arithmétique et non pas géométrique, d’autant qu’en celle-là il y a moins de choses à considérer, les différences étant partout égales ; et ainsi le sens ne travaille pas tant pour connoître distinctement et en détail tout ce qui s’y rencontre. Comme la proportion des lignes 2, 3, 4 (fig. 1) est plus aisément connue que celle des lignes 2, , 4 (fig. 2), d’autant qu’en la première figure il ne faut considérer que l’unité dont une ligne excède l’autre, au lieu qu’en la deuxième figure il faut connoître aussi