Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/467

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DE LA QUINTE.

Voici le plus agréable et le plus doux de tous les accords ; c’est pourquoi on a coutume de le faire régner dans toutes les chansons, dans lesquelles il tient toujours le premier rang. C’est de lui que naissent les modes, et auquel convient ce que nous avons dit en la septième remarque faite au commencement de ce traité ; car soit que nous tirions la perfection des consonnances de la division d’une corde ou du rapport de leurs nombres, il n’y en a proprement que trois, entre lesquelles la quinte tenant le milieu, elle aura ce tempérament, qu’elle ne frappera pas les oreilles si aigrement que le diton ni si mollement que le diapason, mais plaira davantage qu’aucun autre.

On peut aussi connoître par la sixième figure qu’il y a trois sortes de quintes, entre lesquelles la douzième tient le second rang, et que pour cela nous appellerons la plus parfaite. Tellement qu’il ne faudroit se servir que de cette seule espèce de quinte dans la musique, si ce n’étoit que l’agrément dépend aussi de la diversité, ainsi que nous avons observé dans la dernière de nos remarques.

Mais vous direz peut-être que l’on se sert quelquefois dans la musique de l’octave seule, sans aucune variété, comme lorsque deux personnes