Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/487

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en soustrait les nombres, ce qui mérite bien qu’on y pense sérieusement.

On pourroit encore opposer que ces six voix ut ré mi fa sol la sont superflues, et que quatre seroient suffisantes, n’y ayant que trois intervalles différents, et je ne nie pas`en effet qu’on ne pût chanter la musique en cette manière ; mais comme il y a une grande différence entre le terme aigu et le terme grave, et que celui-ci est bien plus considérable que l’autre, comme nous avons remarqué ci-dessus, de là vient qu’il est plus à propos et plus aisé de se servir de diverses notes que de se servir des mêmes pour l’aigu et pour le grave.

Or ce lieu demande que nous expliquions la pratique de ces degrés, comment les parties de musique en sont réglées, par quel moyeu l’on peut réduire la musique vulgaire aux règles que nous avons établies, et de quelle manière toutes ses consonnances et autres intervalles se peuvent déduire par le calcul.

Pour cela, il faut savoir que les musiciens ordinaires, et qui n’ont que la pratique, renferment leur musique entre cinq lignes, auxquelles on en peut ajouter d’autres, selon l’étendue des tons de la pièce.

De plus, que ces lignes sont éloignées l’une de l’autre de deux degrés ; ce qui fait qu’entre deux de ces lignes, il en faut toujours sous-entendre une