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Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/70

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66 LA DIOPTRIQUE.

dent à les écarter, A vers C et D vers F, au moyen de quoi les parties du cerveau, d’où viennent les nerfs qui sont insérés en ces muscles, se trouvent disposées en la façon qui est requise pour faire qu’ils semblent être A vers B et D vers E, et par conséquent y toucher deux diverses boules H et I. De plus, à cause que nous sommes accoutumés de juger que les impressions qui meuvent notre vue viennent des lieux vers lesquels nous devons regarder pour les sentir, quand il arrive qu’elles viennent d’ailleurs, nous y pouvons facilement être trompés ; comme ceux qui ont les yeux infectés de la jaunisse, ou bien qui regardent au travers d’un verre jaune, ou qui sont enfermés dans une chambre où il n’entre aucune lumière que par de tels verres, attribuent cette couleur à tous les corps qu’ils regardent. Et celui qui est dans la chambre obscure, que j’ai tantôt décrite, attribue au corps blanc RST[1] les couleurs des objets VXY, à cause que c’est seulement vers lui qu’il dresse sa vue.


Et les yeux A, B, C, D, E, F[2] voyant les objets T, V, X, Y, Z, U, au travers des


verres N, O, P, et dans les miroirs Q, R, S, les jugent être aux points G, H, I, K, L, M ; et V, Z être plus petits, et X, U plus grands qu’ils ne sont : ou bien aussi X, U plus petits et avec cela renversés, à savoir, lorsqu’ils sont un peu loin des yeux C, F, d’autant que ces verres

  1. Figure 14, page 62.
  2. Figures 20, 21, 22, 23, 24, 25.