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lettres.

qu’il se fait tant de cercles dans le verre quand il ne tourne sa roue que d’un côté, que je n’ai su obtenir de lui qu’il en achevât aucun en cette façon, et ayant été voir sa roue, j’ai trouvé qu’elle étoit fort inégale, et qu’elle n’appuyoit pas toujours de même force contre le verre. Je l’ai convié à la mieux polir ; mais il dit qu’après l’avoir rendue la plus juste et exacte qu’il est possible, ces défauts s’y trouvent le lendemain, ce qu’il croit venir de ce que le dedans de cette roue est de bois, qui fait hausser et baisser, selon le temps, le cuivre dont elle est faite en sa circonférence ; et la poudre dont il se sert pour tailler le verre entrant dans ce cuivre, l’a rendu si dur, qu’il lui est presque impossible d’en ôter les défauts qu’il y voit. Nonobstant cela il m’apporta ici, dès l’année passée, deux ou trois verres qui me donnoient bonne espérance ; car, encore qu’ils fussent si troubles et mal polis que lorsqu’on n’en laissoit qu’une partie découverte, de la grandeur des verres des lunettes ordinaires, on ne voyoit rien que de fort obscur, néanmoins, quand ils étoient tout découverts, ils avoient autant d’effet que les ordinaires, ce qui montroit que s’ils eussent été aussi polis, ils eussent eu d’autant plus d’effet qu’ils étoient plus grands, qui est tout ce qu’on peut espérer ; et leur diamètre étoit d’environ trois pouces, pour servir dans un. tuyau d’environ deux pieds. Depuis il n’a rien fait,