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lettres.

obligé en sa personne ; et encore qu’il y ait beaucoup plus de choses en lui qui vous peuvent convier à procurer son avancement que je n’en reconnois en moi pour mériter l’honneur de vos bonnes grâces, je n’eusse pas laissé de reconnoître que c’est moi qui vous suis redevable des faveurs qu’il a reçues, non seulement à cause que je l’aime assez pour prendre part au bien qui lui arrive, mais aussi pourceque mon inclination me porte si fort à vous honorer et servir, que je ne crains pas de devoir à votre courtoisie ce que j’avois voué à vos mérites ; et de plus, je suis bien aise de me flatter, en me persuadant que j’ai l’honneur d’être en votre souvenir, et que vous daignez faire quelque chose en ma considération, ce qui me fait avoir meilleure opinion de moi et me donne tant de vanité, que j’ose entreprendre de vous recommander plus particulièrement le même sieur Ferrier, en vous assurant qu’outre qu’il est très honnête homme et extrêmement reconnoissant, je ne sache personne au monde qui soit si capable que lui de ce à quoi il s’emploie. Il y a une partie dans les mathématiques que je nomme la science des miracles, pourcequ’elle enseigne à se servir si à propos de l’air et de la lumière, qu’on peut faire voir par son moyen toutes les mêmes illusions qu’on dit que les magiciens font paroître par l’aide des démons. Cette science n’a jamais encore été pratiquée, que je sache,