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COMMENTAIRI-: ET NOTES 9

d'un coffret d'ivoire du xvc s. sur lequel les principales scènes de cette histoire tragique sont représentées. '

— sans ce que, = « sans que », pléonasme. Cf., plus loin, la note au vers io8.

V. 36. — Veult et ordonne, expression de style, empruntée à la langue judiciaire ; se retrouve dans les testaments du temps, « veult et ordonne icellui testateur ».Tuetey, Testaments, p. 617 ; 618, etc.

VI. — Sa décision est prise, Villon part à Angers ; il exprime ironiquement sa déception dans le pathos alors en usage.

V. 41. — Pour obvier a ces dangiers.

« Obvier a un danger, aux dangers », locution, c Mais pour obvier aux dangiers qui se pourroient ensuyvre desdites maladies... » Bulletin de la Soc. de VHist. de France (1853), p. 56 {an. 1495). Villon prétend qu'il s'enfuit et s'en va — par désespoir d'amour — à Angers : au siècle précédent, en 1361, Froissart prétendait, lui aussi, partir en Angleterre pour le même motif. Mais il fait en même temps l'aveu que s'il partait, c'était surtout qu'il voulait « mieux valoir », c'est-à-dire, se faire une situation. Villon est moins franc, et pour cause :

Or me prist voloirs d'aler fors Dou pays, et oultre la mer Pour moi un petit refremer En santé, et pour mieux valoir.

UEspinette amoureuse (édit. A. Scheler), Poésies de Froissart, t. I, p. 157, V. 2382-2385. (A rapprocher le i^r vers du passage de Froissart de la leçon de A au vers 14 du Lais : Me prinst le vouloir de.)

v. 42. — Mon mieulxest, cecroy, de fouir.

Fuir; le remède classique en pareil cas. C'est le conseil de Genius dans le Roman de la Rose :

Fuies, fuies, fuies, fuies, Fuies, enfans, fuies tel beste.

(T. m, p. 119, V. 16783-84, édit. M.) V. 44-45. — Puis qu'el ne me veult impartir Sa grâce, ne me départir.

= « puisqu'elle ne veut m'impartir ni me départir sa grâce . » Le tne du vers 45 est au régime indirect ; la phrase signifie : « puisqu'elle ne veut m'octroyer sa grâce, ni m'en donner même une parcelle. » —

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