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CO\LMENTAlRE ET NOTES • 273

dernier vers : De la Foie et de lu Sa^'e dans : Nouveau recueil de contes..., t. II, p. 73 et suiv. (le vers en question, p. 79) : — M. Foulet traduit ainsi le vers de Villon : « Je rirais bien alors, si mes mâchoires pou- vaient aller jusque là ; étaient capables d'un tel effort. »

« Mâcher » avec le sens de dissimuler, feindre, se retrouve au xviie siècle chez Molière :

Je vous parle un peu franc, mais c'est là mon humeur, Et je ne mâche pas ce que j'ai sur le cœur.

{Tartufe, I, iv, 40.)

Quant à l'hémistiche : fe m'en risse, il évoque aussitôt le : Ast ego vicissint risero d'Horace, dans son ode à Néère, sa volage maîtresse ; et il y a lieu de penser que Villon y aura peut-être songé, bien que les situations ne soient pas semblables (Epod. lib., carin. XV, 24) ; pareil- lement l'hémistiche du vers 962... vous laide, sans couleur de Villon n'est pas sans rappeler le Quo fuf^it Venus? heu ! quove color?... du même Horace, Carm. lib. IV, XIII, 17.

v. 965. — Or hiive^forl, tant que ru peut courir.

Locution proverbiale pour dire : « profitez pleinement de vos avan- tages, tant que vous les avez. »

v. 964. — Le vers doit être pris par antiphrase. — Il est un fait à constater, c'est que le premier huitain donne en acrostiche FRANÇOYS ; le second MARTHE ; le troisième VIILLON ; l'unanimité des sources fournit la leçon Viel je'.serai, qui rompt l'acrostiche. En faisant débuter le vers par Las ! viel serai, l'acrostiche est rétabli. Or ce « las » figure, à tort, dans A au vers 961 et se trouvait vraisemblablement dans /, où il est omis dans l'imprimé, ce qui rend le vers faux. Je pense qu'on ne doit pas hésiter à rétablir l'acrostiche VIILLON, en notant que le nom de Marthe se trouve ainsi encadré par le nom (Françoys) et le sur- nom (Villon) du poète. — ■ Dans cette ballade, Faulse du vers 942 est opposée à franc du vers 968, comme Rigueur du v. 948 l'est à Pitié du V. 956.

LXXXIV. — Ce « bastart de la Barre », Perrenet Marchant, rappelle à Villon cet autre compagnon de plaisir, Ythier Mar- chant auquel, dans le Lais, il avait laissé son « branc d'assier tranchant » (v. 81-83) : il lui laisse aujourd'hui un « lay », à vrai dire, un rondeau « pour ses anciennes amours », à cette 'Condition de le mettre « en chant ».

François Villon. — II. 18

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