Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/29

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COMMENTAIRE ET NOTES I7

XII. — Villon, en équivoquant suivant son goût sur les enseio^nes, laisse à Pierre de Saint-Amand le Cheval Blanc et la Mule, montures habituelles des officiers des finances dont Saint-Amand faisait partie. Il joint de plus, à son legs, YAsne Royé qui recule. Il laisse son diamant à l'orfèvre Jean de Blaru. Puis, prenant parti contre les Mendiants qu'il déteste, \'il- lon laisse aux curés la décrétale Oiuiiis iitriusque se.xus qui les autorisait à confesser leurs ouailles, à cette fin qu'ils la remettent en vigueur; et cela, contre la « Carmeliste bulle » de Nicolas V (20 octobre 1409) qui la révoquait.

V. 90. — Le Cheval Blanc avec la Mule.

Sur la taverne de la Mule sise dans la rue Saint-Jacques, en face des Mathurins, cf. la Notice biographique, t. I, p. 17, n. 5.

v. 91. — Et a Blaru mon dyatnant —

Jehan de Blaru, dont il est question ici, était orfèvre à Paris, et n'a de commun que le nom avec Pierre de Blarru, l'auteur du poème latin de la Nancéide. Dans le Registre du Greffe de VOJficialité, sous l'année 1460 (v. st.), il est justement question à la date du samedi, dernier jour de février, d'un procès entre « Jehan le Maignen et Jehan Blaru » au sujet d'un anneau « de anulo in quo est quedam lapis dicta dyamant ». (Arch. nat. Z. 1° i, fol. 10 ro (et v°). On voit que l'allusion de Villon (1456) se rattache à une affaire déjà en cours et qui devait durer long- temps encore, mais dont nous ignorons la solution. L'année suivante (7 mars 1461, v. st.), Jehan de Blaru portait plainte contre ce Jehan «le Megnen » pour voies de fait sur sa personne. Dans cette pièce, Blaru est déclaré orfèvre, habitant sur le Pont-au-Change, de la paroisse Saint- Jacques (Arch. nat. Z. 1° i, 2, non folioté). PersonnaUté importante dans sa corporation, Jehan de Blaru était, cette même année 1461, « esleu prince » des orfèvres de la confrérie de Sainte-Anne à Notre-Dame (Arch. nat., Mémorial de ladite confrérie : KK 1014 bis, fol. 4 vo). Mais il y a tout lieu de croire que Villon connaissait également bien et l'or- fèvre Jehan Blaru et le poète Pierre de Blarru plus jeune que lui de six ans, et qui avait suivi, à Paris, les cours de la Faculté des arts. En 1456, Pierre de Blarru, reçu bachelier es arts, quittait cette ville pour se rendre à Angers. Cf. mon édition de Gaguin, Epistole et orationes, t. II, p. 183, n. 2. — Les mss. BCFI donnent Blaru contre A qui écrit Blarru (à tort). Son homonyme, le poète, s'appelait Pierre de

François Villon. — II. 2

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