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312 FRANÇOIS VILLON

Deschamps, t. II, p. 211. — Gringore a imité Villon dans le pas- sage suivant, mais il est loin de la touche légère et spirituelle de son modèle :

Vos prelatz font un tas de mines

Ainsi que moines réguliers,

Mais souvent dessoubz les courtines

Ont créatures féminines

En lieu d'heures et de psaul tiers. . . Œitvres (Paris, 18)8), Le Jeu du Prince des Sots et Mère Sotte, t. I, p. 219.

V. 1165. — Parler de contemplacion .

Peut-être Villon, en écrivant cette équivoque gaillarde, pensait-il à ce pieux ouvrage, si répandu alors, de Gerson ; Le Livre de con- templacion ; d'autant plus que le respectable chancelier de l'Université s'adresse à ses « seurs germaines » qui avaient voué leur virginité à Dieu. Voici le début de ce traité : « Aucuns se pourront donner mer- veille pourquoy de matière haulte, comme est parler de la vie contem- plati%'e, je vueil escrire en François plus qu'en latin, et plus a femmes que aux hommes. Et que ce n'est pas matière qui appartiengne a gens simples sans lectres. A ce je respons que[n] latin ceste matière est donnée et traictee très excellemment es divers livres et traictiez des sains docteurs, comme de saint Grégoire en ses Moralitez ; de saint Ber- nart sus cantiques de Richart de saint Victor, et ainsv de plusieurs autres. Si puent avoir clercs, qui savent latin, recours a telz livres. Mais autrement est de simples gens, et par especial de mes seurs ger- maines auxquelles je vueil escrire de ceste vie et de cest estât. Car, comme dit l'Appoustre, la femme qui est vierge, demeurant sans mariage, s'estudie comment elle plaira seulement a Dieu, non pas au monde, comme la mariée s'efforce de plaire a son niary, et son mesnage gouverner. Si n'est chose plus convennable pour escrire a mesdites seurs qui, par le don de Dieu, ont entrepris pieça vivre sans mariage que de les enseigner comment elles plairont a Dieu, en le servant conti- nuelement, en l'aimant et honnourant. Et ne me retarde point de défaire la simplesse de mesdictes seurs. Car je n'ay intencion dire chose qu'elles lie puissent bien comprendre selonc l'entendement que j'ay esprouvé en elles... » Fr. 990, fol. 4 r" et vo.

CVII. — Villon daube les « beaulx pères ». Il faut bien qu'ils vivent : leurs assiduités auprès des femmes mariées sont

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