Et, dans le fond des bois, ton orchestre invisible
Semblait au voyageur, épiant chaque son,
Un nid mélodieux caché dans un buisson.
Embaume de tes fleurs la jeune fille morte,
O muse ! elle a passé dans l’ombre ; mais qu’importe ?
Quand un tourbillon gronde et ravage, souvent,
Dédaigneux des palais qui croulent à sa vue,
Le poëte rêveur suit des yeux, dans la nue,
La feuille qui tournoie au vent.
Quand ses pas cadencés foulaient la molle arène,
La veille encor, du bal on la saluait reine :
Elle entraînait les cœurs dans son joyeux essor ;
Mais tout sceptre est fragile, et les Parques moroses
Hélas ! foulent aux pieds les couronnes de roses,
Comme les diadèmes d’or.
Nul pressentiment froid n’a glacé son épaule ;
Elle ne chante pas la romance du Saule,
Comme Desdemona sur sa couche d’hymen :
Non, dans ses souvenirs s’endormant satisfaite,
Aux voluptés du bal, à sa robe de fête,
Elle semblait dire : À demain.
L’espérance et l’amour l’agitaient : douces fièvres !
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