dans le temple que trois hommes qui ne frémirent pas : les Héraclides.
« Désigne la victime par son nom », cria Hyllus à la pythie.
Mais elle haletait presque mourante sur les marches du trépied.
« Le dieu a été bien terrible, et une seconde épreuve la tuerait, dit solennellement le chef des prêtres : qu’un des Héraclides se dévoue.
— Je me dévoue, cria dans la foule une douce voix, la même qui tout à l’heure avait parlé derrière Nestor.
— Qui es-tu, et comment te nommes-tu ? dit le prêtre d’un ton sévère.
— Je suis un fils d’Hercule, et je m’appelle Ixus ».
Un bourdonnement de surprise accueillit cette réponse.
« S’il dit vrai, il est bien nommé », murmura une voix railleuse.
Vous saurez, ma sœur, qu’Ixus est, ou peu s’en faut, un mot grec qui signifie le gui. Les parents de l’enfant, à sa naissance, lui avaient sans doute jeté ce nom dans leur dédain, et en effet, cette débile créature, entée sur une aussi forte race, ressemblait beaucoup à la petite plante parasite qui frissonne au vent sur les grands chênes.
« Nous t’avions défendu de nous suivre à Delphes », dit Anténor, qui s’avança menaçant vers Ixus… Mais la fille d’Hercule, immobile dans l’ombre jusqu’alors, s’élança entre les deux frères, saisit la main du plus jeune, et l’entraîna hors du temple, sourde à la voix d’Hyllus qui la rappelait, sourde à l’admiration qui murmurait sur son passage, car dans la rapidité de sa marche son voile s’était soulevé de lui-même, et Macaria était belle ! belle de beauté et de grâce, et belle surtout en ce moment de cette pitié