ittérature parisienne. Mais le dimanche suivant, comme vous pensez bien, j’arrivai chez mon oncle presque aussitôt que l’aurore. Je trouvai ma cousine chantant à sa fenêtre pour bercer un petit enfant tourmenté par la dentition ; et si, d’aventure, vous êtes curieuse de connaître sa romance, je l’ai retenue, la voici :
Pauvre muse dédaignée
Dans le pays des méchants,
A ton berceau, résignée,
Loïs, j’apporte mes chants ;
Cette fois, ma gloire est sûre :
Mon public est sans sifflet,
Et son baiser sans morsure :
Il n’a que ses dents de lait.
Dans les sentiers de la vie,
A tous les buissons pendant,
Un fruit nommé Poésie
Tente la main et la dent ;
A l’enfant qui le regarde
Sa couleur vermeille plaît :
Beau Loïs, un jour, prends garde
D’agacer tes dents de lait !
Le ciel de la ville est sombre :
Oiseau fidèle à ton nid,
Si tu chantes, chante à l’ombre
De notre clocher bénit.
Pour le bonheur seul respire,
Et même, à l’heure qu’il est,