Qui pour son héritage osent former des vœux,
De l’astre impérial satellites sans nombre,
Depuis qu’il s’est éteint sont retombés dans l’ombre.
L’orphelin dans l’exil n’a qu’un moment langui :
Sur le chêne abattu le vent frappa le gui.
L’empire, dont la chute a fait trembler les pôles,
Pour vestige ici-bas n’a laissé que deux saules :
L’un, que brûle au midi le simoun étouffant,
L’autre, pendant au nord sur un tombeau d’enfant.
Bonaparte ! où trouver dans ta biographie,
À côté de ce nom, rien qui le justifie ?
Ton glorieux aîné, dans ses obscurs cadets,
Vit dix ans une tache au velours de son dais.
Il les brodait en vain d’or sur chaque couture,
Sous leur habit de prince on flairait la roture.
Lorsque, du nord au sud, le pontife des camps
Les sacrait rois d’un jour sur les trônes vacants,
De l’orgueil fraternel leur vanité complice
Se courbait à ses pieds sous un brillant cilice.
À l’hommage des cours le dédaigneux vainqueur
Les jetait en passant, comme ce dieu moqueur
Qui livre dans l’Asie aux prières publiques
Ses excréments divins, façonnés en reliques.
Tel le sabre adoré des héros osmanlis
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