Page:Œuvres de M. de Crébillon, tome premier, 1750.djvu/261

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Quel que ſoit votre amour, les traits d’Iphianaſſe
N’ont rien de ſi charmant que la vertu n’efface.

O R E S T E.

La vertu ſur mon cœur n’a que trop de pouvoir,
1240Ma sœur ; & mon nom ſeul ſuffit à mon devoir.
Non, ne redoutez rien du feu qui me poſſède.
On vient : ſéparons-nous.


S C È N E   III.
Oreſte, Électre, Palamède, Anténor.
O R E S T E.

On vient : ſéparons-nous.Mais non, c’eſt Palamède.

P A L A M È D E.

Anténor, demeurez ; obſervez avec ſoin
Que de notre entretien quelqu’un ne ſoit témoin.


S C È N E   IV.
Oreſte, Électre, Palamède.
O R E S T E.

1245Vous revoyez, ma sœur, cet ami ſi fidèle,
Dont nos malheurs, les temps, n’ont pu laſſer le zèle.

É L E C T R E à Palamède.

Qu’avec plaiſir, Seigneur, je revois aujourd’hui
D’un ſang infortuné le génereux appui !
Ne ſoyez point ſurpris ; attendri par mes larmes,
1250Mon frère a diſſipé mes mortelles alarmes :