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ÉR I X È N E.
Eh ! Comment les cacher ? Je ſais que je le dois ;
Mais le puis-je, & le voir pour la dernière fois ?
Fuyons-le cependant ; ſa préſence m’étonne.
I D A M A N T E.
Où fuyez-vous, madame ?
É R I X È N E.
Où mon devoir l’ordonne.
I D A M A N T E.
Du moins à la pitié laiſſez-vous émouvoir.
Vous ne l’avez que trop ſignalé, ce devoir :
Avec tant de courroux, hélas ! Qu’a-t-il à craindre ?
Vous ne m’entendrez plus ſoupirer ni me plaindre.
Vous partez, je vous aime, & vous me haïſſez ;
Mes malheurs dans ces mots ſemblent être tracés.
Cependant ce départ, mon amour, votre haine,
Ne font pas aujourd’hui ma plus cruelle peine.
C’était peu que votre âme, inſensible à mes vœux,
Eût de tout ſon courroux payé mes tendres feux :
Ce malheureux amour que votre cœur abhorre,