Page:Œuvres de Robespierre.djvu/90

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prétendue dénonciation, si ce n’est le résultat grossier de la plus lâche de toutes les intrigues ? Ce serait à moi de vous dévoiler la coalition criminelle qui, depuis longtemps, ne cesse de faire circuler l’erreur et l’imposture dans les quatre-vingt-trois départements, par le canal des papiers périodiques dont elle dispose, et qui déjà, peut-être, avait armé un grand nombre d’entre vous de préventions sinistres, avant que vous fussiez arrivés sur ce théâtre de la révolution. C’est elle qui cherche à semer la division dans le sein de cette assemblée, en déclarant une guerre absurde aux membres qui la connaissent et qu’elle craint. C’est elle qui cherche à déchirer la république, en calomniant sans cesse le peuple de Paris et tous les mandataires qu’il a honorés de sa confiance ; c’est elle, en un mot, qui s’attache à vous faire regarder les bons citoyens comme une faction, pour empêcher que l’on aperçoive la seule faction véritable qui s’oppose encore à l’établissement de la liberté. Il me suffit, dans ce moment, de vous inviter à observer avec attention toutes ces démarches ; ne jugez les hommes et les choses que par ce que vous aurez vu et entendu vous-mêmes ; prévenez au moins, par une sage impartialité, les conséquences funestes d’un système d’intrigue et de calomnie, qui semble nous présager les plus grands maux. Occupez-vous uniquement du bonheur d’un grand peuple et de l’humanité. Combien de lois salutaires auraient pu enfanter ces séances perdues et déshonorées par des déclamations imbéciles contre la ville de Paris, c’est-à-dire à peu près contre la vingt-cinquième partie de la population qui compose le peuple français ! Commencez dès ce moment par décréter l’unité et l’indivisibilité de la république, comme on vous l’a déjà proposé. Décrétez même, si vous le jugez convenable, la peine de mort contre ceux qui pourraient proposer la dictature ; et parcourons ensuite d’un pas rapide, la carrière glorieuse où le peuple nous a appelés. »

Barbaroux monta ensuite à la tribune pour prouver la