Page:Œuvres de Schiller, Histoire I, 1860.djvu/426

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par la passion, l’inintelligence, souvent même le génie de ceux qui les ont décrits. La méfiance s’éveille à la lecture du plus ancien monument historique, et elle ne nous quitte pas lors même que nous avons dans les mains une chronique du jour présent. Si, un fait qui s’est passé aujourd’hui même et parmi les hommes avec qui nous vivons, et dans la ville que nous habitons, nous entendons des témoins et avons de la peine à dégager la vérité de leur rapports contradictoires : quelle confiance pouvons-nous avoir quand il s’agit de nations et d’époques qui sont encore plus éloignées de nous par la différence des mœurs que par des milliers d’années qui nous en séparent ? La petite somme d’évènements qui reste après toutes ces déductions faites forme la matière de l’histoire dans son sens le plus étendu. Or, combien de cette matière historique et quelle partie appartient à l’histoire universelle ?