Ainsi notre histoire universelle ne serait donc jamais autre chose qu’un agrégat de fragments ; elle ne mériterait jamais le nom de science. Mais l’intelligence philosophique lui vient en aide, et, enchaînant ces fragments par des liens artificiels, elle élève l’agrégat à l’état de système ; elle le transforme en un ensemble rationnellement cohérent. Le droit de procéder ainsi découle de l’uniformité et de l’invariable unité des lois de la nature et de l’âme humaine, laquelle unité est cause que les évènements de l’antiquité la plus reculée se renouvellent dans les temps les plus récents par le concours de circonstances extérieures analogues, et que, par conséquent, des faits les plus récents, qui sont dans la sphère de notre observation, on peut, en remontant, conclure à ceux qui se perdent par delà les époques historiques, et répandre ainsi sur ces derniers quelque