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POÉSIES DÉTACHÉES[1].



LE GANT[2].


Devant son parc aux lions était assis le roi François, attendant le spectacle d’un combat ; autour de lui les grands de la couronne, et, en cercle, sur une haute galerie, la belle guirlande des dames.

Sur un geste de sa main, une porte de la vaste arène s’ouvre ; et, d’un pas circonspect, un lion entre, promène ses regards en silence autour de lui, bâille longuement, secoue sa crinière, étend ses membres, et se couche sur le sol.

Le roi fait un nouveau signe : aussitôt s’ouvre une seconde

  1. Nous avons donné dans la préface les raisons pour lesquelles, au lieu de ranger les poésies dans l’ordre chronologique, actuellement adopté dans les éditions allemandes, nous avons préféré, comme Schiller l’a fait lui-même dans le premier recueil imprimé de son vivant, un autre classement plus libre.
  2. Cette ballade est du mois de juin 1797. Schiller l’avait d’abord intitulée : « Le Gant, Récit, » et l’avait insérée dans l’Almanach des Muses de 1798.