L’amour, dont la main noue
Des liens innocents
Où le serpent se joue
En replis malfaisants ;
Tout ce que tu connus de mauvais ou d’infâme
Disparaîtra soudain dans un oubli profond,
De tout ressouvenir laissant pure ton âme,
Quand ta soif de la coupe aura tari le fond.
VIII
Bois cette coupe ! — Elle est pleine d’un divin baume.
Quand Isis vint aux cieux, Horus entre les bras,
Elle dit à son fils, lui montrant son royaume :
« Bois cette coupe, et toujours tu vivras ! »
Je te dis et te chante, ainsi que la déesse,
Toi qui des vastes cieux un jour hériteras :
« Fusses-tu dans l’abîme, âme et corps en détresse,
Bois cette coupe, et toujours tu vivras ! »
IX
La Mémoire viendra, menant le chœur des Rêves,
Rêves d’un temps plus beau, plus ancien et plus pur,
Quand l’âme, hôte des cieux, n’avait pas sur les grèves
Laissé choir le duvet de ses ailes d’azur ;