Souvenirs glorieux, pareils à cette flamme
Que lance, en s’éteignant, sur les eaux l’astre d’or,
Qui montre ce que fut et ce que n’est plus l’âme,
Mais ce qu’elle pourrait brillamment être encor.
X
Ô bel arbre d’Abyssinie !
Nous te prions, par ton fruit d’or,
Par la pourpre à l’azur unie
Dans ta fleur plus splendide encor,
Par la muette bienvenue
Dont ta ramure, en s’abaissant,
D’un air hospitalier salue
L’étranger sous ton dais passant.
Ô bel arbre d’Abyssinie !
Quand la nuit, sans lune, descend,
Combien ta rencontre est bénie
Du voyageur au pas pesant !
Du bout caressant de tes branches
Tu viens baiser ses yeux mi-clos,
Sur lui tendrement tu te penches
Et tu lui dis : « Dors en repos ! »
Ô bel arbre d’Abyssinie !
Ainsi, vers moi, penche ton front qui plie.