Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/332

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278 FRAGMENTS. fusion et partout mêlées d'erreurs; et ce défaut, que l’on remarque dans les livres de réflexion, n’est pas moins sen-—· sible; dans les ouvrages de pur sentiment : e’est‘une abou--— dance stérile qui rebute, une vaine richesse de puolea qui...-: ne couvre point la nudité des idées, des sentiments faihlsî dans le cœur, et bouflis par l'expression,.de fauseevcoui- leurs, des mouvements feints et foncés. Aussi voyons-nouè peu d'ouvrages qui se fassent liresans peine :, il fauttra~— vailler pour` démêler le sens d'un. philosophe qui a cn; slentendre, pour découvrir le rapport des pensées a·u¤.p»aë_ avec les images dont illes revet, pour suivre les prolixitéî

l’un orateur qui ne va point. au hut, et ne convainc ui sa

touche. S'il fallait en juger par ces écrits,·un livm des; pas une suite d'idées qui naissent nécessairement les uneg des autres;-ce n’est pas un tableau où les yeux s’attache¤r A d'eux-memes, et saisissent avidement les fortes images- du vrai; ce n’est pas l’invention d’un homme qui s’oblige par / son travail a nous épargner la~peine de nous appliquer pour _ â . ' nous instruire z cet ordre si naturel est renversé; c’est le- ’ Q lecteur lui-même qui est obligé de s'ennuyer, pour trouver J ,,_ le mérite d'un ouvrage où l’on-a prétendule divertirzet. QE comme il n'imagine,pas qu’un gms volume puissene oon- 'Q, , tenir que peu de matière, ou que ce qui a ooûté‘visiblsment· I É tant de travail soit si dépourvu de mérite, il croirait vol0¤· ' rf tiers que c’est sa faute, s'il n’est pas plus amusé ou pl¤¤ yi; instruit, il Goncluons de tout cela.qu’il faut avoir pensé avant d'é- zu crire, qu’il faut sentir pour émouvoir, connaitre avec évî- dence pour convaincre, et que wus les elïorts qu'on Wi pour. paraitre ce qu'on n’est pas ne servent qu’a manil`¤· 1. ter· plus clairement ce que l’on est. Pour moi, je voudtiü Q; que ceux qui écrivent, poètes, orateurs, philosophes, W a teurs en tout genre, se demandassent du moins à. o¤!· 1,- mèmes : Ces pensées que j'ai proposées, ces senümenuqw j’ai voulu inspirer, cette lumière, cette évidence de la vérll9· · cette chaleur, cet enthousiasme, que j'ai. tâché de fill"?