Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/130

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— Oh ! les belles images ! » dit la dame Glendinning, à qui l’admiration fit un instant oublier son chagrin : « Ah ! certes, c’est bien un autre livre que celui de la pauvre lady Avenel, et peut-être serions-nous plus heureux aujourd’hui si Votre Révérence eût remonté le vallon à la place du père Philippe : bien que le sacristain soit un homme puissant, qui parle comme s’il voulait faire envoler la maison, n’était l’épaisseur des murs, à quoi les ancêtres de Simon, Dieu veuille avoir leurs âmes ! ont suffisamment pourvu. »

Le moine donna ordre qu’on amenât sa mule, et il était au moment de prendre congé, répondant aux questions de la bonne dame sur les funérailles, lorsqu’un cavalier armé et équipé entra dans la petite cour qui entourait la forteresse.


CHAPITRE IX.


le messager.


Depuis qu’ils ont parcouru à cheval nos cantons, les épaules couvertes de fer et les talons armés d’éperons rouillés, il ne croît plus aucun épi dans nos sillons, comme l’a dit John Uponland.
Manuscrit de Bannatyne.


Les lois écossaises, aussi sagement faites qu’elles étaient négligemment exécutées, s’étaient efforcées en vain de remédier au dommage fait à l’agriculture par l’usage où étaient les nobles et les propriétaires fonciers d’avoir à leur service des jackmen ; dénomination qui venait de jack, ou pourpoint doublé de fer, armure défensive de ces mercenaires. Cette soldatesque agissait envers la classe industrieuse de la société avec la plus grande insolence ; vivait de pillage, et était toujours prête à exécuter les ordres du maître, quelque contraires aux lois qu’ils pussent être. En adoptant ce genre de vie, ces hommes renonçaient aux espérances tranquilles aussi bien qu’aux travaux réguliers, et pour un métier précaire et dangereux ; mais il avait néanmoins tant de charmes pour ceux qui s’y étaient habitués, qu’ils devenaient incapables de se livrer à une autre profession. De là les lamentations de John Uponland, personnage fictif, représentant un villageois, dans la bouche duquel les poètes du temps ont mis leurs satires sur les hommes et les mœurs :