Aller au contenu

Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seur qui revient ; il pourra s’expliquer lui-même. » Car étant placé de manière à faire face à la fenêtre, il pouvait voir Halbert gravir la petite montagne sur laquelle était bâtie la tour.

« Qu’on lui ordonne de paraître devant nous, » dit le seigneur abbé ; et, d’un commun élan, les deux moines servants, pleins d’obéissance et luttant d’empressement, sortirent de la chambre. Au même moment, la dame Glendinning sortit, en partie pour recommander à son fils l’obéissance, et en partie pour obtenir de lui qu’il changeât sa toilette avant de se présenter à l’abbé. Mais le cuisinier et le sommelier, parlant tous deux en même temps, l’avaient chacun saisi par le bras, et le conduisaient en triomphe dans l’appartement ; si bien qu’elle n’eut que le temps de dire : « Que sa volonté soit faite ! S’il avait seulement son haut-de-chausses des dimanches.

Quelque humble et quelque limité que fût ce désir, le destin ne l’exauça pas. Halbert Glendinning fut conduit à la hâte en présence du seigneur abbé, sans pouvoir obtenir un seul mot d’explication, et sans qu’il lui fût permis de mettre son haut-de-chausses des jours de fête, ce qui voulait dire en écossais mettre des culottes et des bas.

Cependant, quoique présenté d’une manière si inattendue au milieu de tous les hôtes réunis, il y avait quelque chose dans le maintien d’Halbert qui inspirait un certain respect à la compagnie, dont la majeure partie s’était apprêtée à le regarder avec hauteur, sinon avec le plus grand mépris. Mais nous devons consacrer le chapitre suivant à son entrée et à sa réception.