Il est nécessaire d’entrer dans quelques détails sur le jeune Glendinning, avant de décrire son entrevue avec l’abbé de Sainte-Marie dans cette crise momentanée de sa vie.
Halbert avait environ dix-neuf ans ; il était grand, élancé, et son activité surpassait sa force ; cependant l’organisation de ses membres et de ses nerfs promettait une grande vigueur lorsque sa jeunesse serait un peu mûrie et le travail de la nature terminé. Sa taille était parfaite, et, comme presque tous les hommes qui sont doués de cet avantage, ses manières et son abord avaient une grâce et une aisance naturelles, qui empêchaient de remarquer la hauteur de sa stature la première fois qu’on le voyait. Ce n’était qu’en le comparant avec ceux qui l’entouraient, qu’il devenait sensible que le jeune Glendinning avait six pieds de haut[1]. Avec tant d’avantages extérieurs, relevés de beaucoup de grâces, le jeune héritier de Glendearg, malgré sa rustique naissance et son éducation champêtre, écrasait entièrement Piercy Shafton, dont la stature était petite, et dont les membres, auxquels on ne pouvait pas trouver de défauts particuliers, étaient cependant bien inférieurs à la perfection de ceux d’Halbert. Sir Piercy avait néanmoins une belle figure, qui effaçait la physionomie de l’Écossais, d’autant que la régularité des traits et l’éclat du teint pouvaient sembler préférables à une figure plutôt fortement prononcée que belle, hâlée par le soleil, qui avait fait disparaître le rose et le blanc
- ↑ Le pied anglais équivaut à onze pouces de France. a. m.