Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/425

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l’aurions attendu sur les frontières : il ne manque pas là de gaillards vigoureux qui nous auraient débarrassés de lui pour la valeur de ses éperons. Mais allons, à cheval, James Stewart, puisque vous le voulez ainsi ; j’entends le boute-selle, partons, nous verrons bientôt quel cheval a la plus longue haleine. »

Ces deux puissants seigneurs, suivis d’environ trois cents hommes d’armes bien montés, se dirigèrent vers le comté de Dumfries, et de là, tournant vers l’est, ils entrèrent dans le Teviotdale, marchant si grand train que bientôt, ainsi que Morton l’avait prévu, un grand nombre de chevaux fut hors d’état d’avancer ; de sorte que, lorsqu’ils approchèrent du lieu de l’action, il ne restait plus guère que deux cents hommes, encore la plupart étaient-ils montés sur des chevaux harassés de fatigue.

Ils avaient recueilli dans leur chemin divers bruits relatifs à la marche des Anglais, et sur le degré de résistance que l’abbé pouvait leur opposer. Mais lorsque la petite armée ne fut plus qu’à six ou sept milles de Sainte-Marie de Kennaquhair, un gentilhomme du pays, que Murray avait sommé de se rendre près de lui, et sur les rapports duquel il savait qu’il pouvait se fier, arriva accompagné de deux ou trois valets : les éperons du gentilhomme étaient sanglants et la rapidité de la course avait rendu son visage pourpre. Il déclara que sir John Foster, après avoir plusieurs fois annoncé et retardé son incursion, avait été si piqué d’apprendre que sir Piercy Shafton avait été impunément reçu au monastère, qu’il s’était déterminé à exécuter les ordres d’Élisabeth, qui étaient de s’emparer du chevalier à quelque prix que ce fût. L’abbé, par des efforts extraordinaires, était parvenu à réunir un nombre d’hommes presque égal à celui des Anglais de la frontière, mais moins habitués aux armes. Ils étaient réunis sous le commandement de Julien Avenel, et l’on s’attendait à livrer la bataille sur les bords d’une petite rivière qui formait les limites du domaine de Sainte-Marie.

— Qui connaît cet endroit ? » demanda Murray.

— Moi, milord, répondit Glendinning.

— C’est bien, dit le comte, prenez une vingtaine des cavaliers les mieux montés. Faites la plus grande diligence ; annoncez aux deux partis que j’arrive avec des forces considérables, et que je taillerai en pièces, sans merci, le parti qui frappera le premier coup. Davidson, » dit-il en s’adressant au gentilhomme qui lui avait apporté la nouvelle, « tu me serviras de guide. Pars, et