dit-il, ceux qui abusent ainsi des plus douces affections ! »
Le comte de Morton, malheureux en mariage, était un libertin en amour.
« Vous devez faire cette question à Henri Warden, milord, ou à John Knox. Je suis un mauvais conseiller lorsqu’il s’agit de femmes.
— En avant ! à Sainte-Marie ! dit le comte ; donnez l’ordre à Glendinning de remettre l’enfant au cavalier femelle, et que la belle aventurière s’en charge. Ne laissez pas outrager les morts ; appelez les paysans pour les enterrer ou les enlever. En avant, camarades ! »
La nouvelle de la perte de la bataille, portée promptement par les fuyards dans le village et au couvent, avait répandu l’alarme la plus grande parmi les habitants. Le sacristain et d’autres moines conseillaient de prendre la fuite ; le trésorier disait qu’il faudrait gagner l’officier anglais en lui offrant en présent les vases de l’église. L’abbé seul était sans crainte et sans terreur.
« Mes frères, leur dit-il, puisque Dieu n’a pas donné à nos soldats la victoire dans le combat, c’est qu’il nous ordonne, à nous, ses soldats spirituels, de livrer le combat du martyre, combat dans lequel rien, excepté la lâcheté de notre cœur, ne peut nous empêcher de remporter la victoire. Revêtissons-nous donc de l’armure de la foi, et préparons-nous, si cela est nécessaire, à mourir sous les débris de ces autels, au service desquels nous nous sommes consacrés. Nous participerons tous au même honneur dans cet appel fait à notre foi, depuis notre cher frère Nicolas, dont les cheveux gris ont été conservés pour être ceints de la couronne du martyre, jusqu’à mon fils bien-aimé Édouard qui, arrivant à la vigne à la dernière heure du jour, est néanmoins admis à partager la récompense avec ceux qui sont à l’ouvrage