Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 17, 1838.djvu/32

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more, sont entravés dans le désir qu’ils auraient d’importuner le public par la difficulté de trouver un libraire.

Le Capitaine. Vous êtes incorrigible. N’y a-t-il pas de bornes à votre audace ?

L’Auteur. Il y a les limites sacrées et éternelles de l’honneur et de la vertu. Ma marche est comme celle de Britmarto[1] dans la Chambre enchantée,


Qui, regardant tout autour d’elle,
Sur la porte aperçut écrit
Ce mot Osez ! ce qui la mit
En perplexité bien nouvelle ;
Mais au bout de l’appartement
Une autre porte en ce moment
Vint s’offrir à la demoiselle
Qui put lire cet autre mot :
N’osez pas trop !


Le Capitaine. Fort bien : alors il faut vous préparer aux dangers qui peuvent résulter d’une conduite dirigée par de tels principes.

L’Auteur. Et vous, agissez d’après les vôtres, et ne restez pas là à muser jusqu’à ce que l’heure du dîner soit passée. J’ajouterai cet ouvrage à votre patrimoine, valeat quantum[2]. »

Ici se termina notre dialogue ; car un petit Apollon de la Canongate, au visage barbouillé, vint demander la feuille d’épreuve de la part de M. Corkindale, et j’entendis M. C. réprimander M. F. dans une autre partie du même labyrinthe, d’avoir laissé pénétrer un profane aussi avant dans le penetralia de leur temple.

Je vous laisse le soin de vous faire une opinion sur le but de ce dialogue, et je ne puis m’empêcher de croire que je préviendrai le désir de notre père commun en plaçant cette lettre en tête de l’ouvrage qu’elle concerne.

Je suis, mon révérend et cher monsieur, avec des sentiments d’affection sincère,

Votre, etc.

Clutbert Clutterbuck
Kennaquhair, 1er avril 1822.
  1. Personnage de Spencer. (a. m.)
  2. Vaille que vaille. (a. m.)