eu pour les erreurs de leur esprit cette pitié que les temps modernes ont montrée depuis pour des opinions erronées qui ont été amplement rachetées par les services temporels rendus par leurs malheureux sectaires.
Alexis ne connaissait point d’indulgence pour ceux qui interprétaient mal les mystères de l’Église et de ses doctrines ; et défendre la religion contre les schismatiques était dans son opinion un devoir aussi impérieux, aussi sacré que celui de protéger l’empire contre les nombreuses tribus de Barbares, qui de tous côtés empiétaient sur ses droits et envahissaient journellement son territoire.
Tel est le mélange de bon sens et de dérision, de bassesse et de dignité, de prudence et de faiblesse d’esprit, qui formait le caractère d’Alexis Comnène à une époque où le destin de la Grèce et tout ce qui restait dans ce pays d’arts et de civilisation chancelaient dans la balance, et dépendaient du talent avec lequel l’empereur allait jouer la partie difficile que le sort avait mise entre ses mains.
Ces principales circonstances suffiront pour rappeler à celui qui connaît passablement l’histoire, les particularités de l’époque que nous avons choisie pour fonder ce roman.
CHAPITRE II.
LE VARANGIEN.
C’est dans la capitale même de l’empire d’Orient que nous allons introduire le lecteur, c’est devant le monument nommé la Porte d’Or de Constantinople que nous devons le transporter ; et qu’il soit dit en passant que cette épithète splendide est due réellement à un sentiment de justice et non au langage boursouflé des Grecs toujours prêts à exalter ce qui leur appartient.
Les murailles massives et imprenables, en apparence, dont Constantin entoura la ville, avaient été augmentées et complétées par