Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 25, 1838.djvu/15

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de Dickson, le fils du ménestrel n’exprimera pas un désir en vain. Maintenant voulez-vous être assez bonne pour dire à votre ami dévoué, à votre père adoptif, ou plutôt à votre fidèle serviteur, à votre loyal guide, quel est votre bon plaisir dans cette affaire ? — Oh ! assurément nous accepterons l’hospitalité de l’Écossais, puisque vous engagez votre parole de ménestrel que c’est un homme digne de confiance… Vous l’appelez Tom Dickson, n’est-ce pas ? — Oui, tel est son nom ; et la vue de ce troupeau m’indique que nous sommes en ce moment sur ses propriétés. — Vraiment ? » dit la jeune femme avec quelque surprise ; « et comment êtes-vous assez habile pour le savoir ? — J’aperçois la première lettre de son nom marquée sur ces brebis. La science est ce qui mène un homme par le monde ; elle vaut bien cet anneau par la vertu duquel les vieux ménestrels disent qu’Adam comprenait le langage des bêtes dans le paradis. Ah ! milady, il y a plus d’esprit sous une blouse de berger que ne se l’imagine une belle dame, ses magnifiques broderies à la main, dans son charmant boudoir. — Soit, bon Bertram. Et quoique je ne sois pas si profondément versée dans la connaissance du langage écrit que tu l’es toi-même, il m’est impossible d’en reconnaître jamais l’utilité mieux que je ne l’apprécie en ce moment. Rendons-nous par le plus court chemin à la maison de Tom Dickson. J’espère que nous n’avons pas loin à aller ; et cependant, depuis que notre voyage est abrégé de plusieurs milles, cette idée m’a tellement remise de ma fatigue, qu’il me semble que je pourrais faire le reste de la route en dansant. »


CHAPITRE II.

LES ARCHERS.


Rosalinde. Eh bien ! voici la forêt des Ardennes.
Touchstone. Hélas ! à présent que me voilà dans les Ardennes, je suis plus insensé. Quand j’étais à la maison, j’étais dans un endroit meilleur ; mais des voyageurs doivent être toujours contents.
Rosalinde. Sois-le donc, bon Touchstone. Vois-tu, qui vient là ?… Un jeune homme et un vieux, occupés d’une conversation sérieuse.
Shakspeare. Comme il vous plaira, sc. iv, acte II.


Tandis que les voyageurs s’entretenaient de la sorte, ils atteignirent un endroit où le chemin, en faisant un détour, leur offrit une