Page:Œuvres de la citoyenne de Gouges.djvu/19

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vous pas de Bordeaux ? Cette question, lui dis-je, est bien tardive. Les citoyens qui m’accompagnoient survinrent, et d’après ses réponses équivoques, je demandai que l’on nous menât à la section ; je fus conduite à celle des Quatre-Nations. On lui demanda sa carte de citoyen, il n’en a jamais eue ; et quoiqu’audacieux dans ses réponses, il dit qu’il étoit assez connu pour n’en avoir pas besoin. On lui demanda s’il n’avoit personne qui pût répondre de lui. Il dit que oui, il nomma la citoyenne et le citoyen Salignac, député à la convention. Quand il fallut aller aux informations, il se rétracta ; il dit qu’on ne le connoisoit pas assez pour répondre de lui. À chaque instant ce furent mensonges sur mensonges. Jusqu’à son extrait de baptême, tout étoit en contradiction avec ses discours. Les membres de la section le confondirent plusieurs fois ; mais le sieur Lajousky étoit connu et avoit des amis dans cette section. On feignoit de me regarder comme aristocrate, m’étant proposée pour défenseur officieux de Louis Capet. Mon assassin fut simplement renvoyé à sa section pour y être reconnu, et tout resta-là. Je joins ici la lettre que j’ai écrire à cette section, et le procès-verbal de cette importants affaire.