et je leur demande le procès-verbal au nom de la loi et de la patrie.
CE jourd’hui 20 mars, l’an second de la république,
le citoyen Prevôt, caporal de garde au
poste de la rue de Seine, a conduit au comité
un citoyen et une citoyenne, pour lesquels la
force armée a été requise, pour les conduire
pardevant nous, afin d’être statué ce que de
raison, et a signé, PREVOST.
Et à l’instant est comparue la citoyenne Marie Olympe de Gouges, laquelle a dit, que passant sur le Pont-Neuf, elle a rencontré les citoyens Allion et Lajouski, auxquels elle a parlé ; qu’en les quittant, un jeune homme vêtu en matelot, a rejoint ces citoyens et leur a parlé un instant ; qu’ensuite ce jeune homme les a quittés et s’est attaché à la suivre ; qu’elle est entrée dans différentes maisons pour éviter d’être suivie par ce jeune homme ; que par-tout où elle s’est arrêtée, ce particulier s’est aussi arrêté, et l’a constamment suivie. Que cette conduite lui a donné de l’inquiétude, et ce jeune-homme lui paroissant suspect, elle a pris le parti de le faire arrêter par la garde du poste de la rue de Seine, et l’a fait conduire pardevant nous,