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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/107

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La Gouvernante.

Hélas !

Angélique.

Hélas !Que dites-vous ?

La Gouvernante.

Hélas !Que dites-vous ?Ôtez-vous cet espoir.

Angélique.

Mais encor, pourquoi donc ?

La Gouvernante.

Mais encor, pourquoi donc ?Voulez-vous le sçavoir ?
Elle ne vous est rien, le rapport est fidele.

Angélique.

Depuis plus de quatre ans que je suis avec elle,
Elle fait tout pour moi.

La Gouvernante.

Elle fait tout pour moi.Vous l’avez mérité ;
Mais ce n’en est pas moins l’effet de sa bonté.
Vous étiez, dans un Cloître une charge importune,
Où l’on étoit enfin las de votre infortune.

Angélique.

Mais d’où provenoit donc cet abandon total ?

La Gouvernante.

Vos parens ruinés par un procès fatal,
Furent forcés de faire un si grand sacrifice.
Plaignez-les ; ce fut là leur plus cruel supplice.

Angélique.

Vous vous attendrissez. Vous les avez connus ?
S’il est vrai, dites-moi ce qu’ils sont devenus,
Ne me cachez plus rien.