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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/118

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» J’accepte la rupture, ainsi n’en parlons plus. »

Angélique, à part, en ramassant l’enveloppe.

Est-ce à moi qu’on écrit ?… Regardons le dessus.

Juliette.

À qui, diantre, en veut-on ? Quelle est cette aventure ?
Pourriez-vous, par hazard, connoître l’écriture ?

Angélique, animée.

Elle est de mon perfide.

Juliette, ingénuement.

Elle est de mon perfide.Ah ! vous l’avez bien dit.

Angélique.

Oui, Juliette, elle en est ; c’est à moi qu’il écrit,
Et c’est lui qui m’outrage après m’avoir trahie,
Et qui joint le mépris avec la perfidie…
Poursuis.

Juliette.

Poursuis.Restons-en là.

Angélique.

Poursuis.Restons-en là.Quelle étoit mon erreur !
Acheve, j’ai besoin de l’avoir en horreur.

Juliette.

Vous l’aimiez donc encore ?

Angélique.

Vous l’aimiez donc encore ?Aimer sans espérance
Est un état cruel. Mais quelle différence !
Haïr est le tourment le plus affreux de tous.
Donne-moi ce billet.

Juliette.

Donne-moi ce billet.Tenez, contentez-vous.
(à part.)
Avertissons Sainville, il est temps qu’il arrive.

(Elle sort.)