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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/136

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Angélique.

Je vois, en frémissant, quel péril nous menace.
Puis-je le détourner ? Que faut-il que je fasse ?

Sainville, en tirant un papier.

Me croire, m’imiter, & m’en signer autant ;
Voilà ce que l’amour exige en cet instant :
(En lui donnant l’écrit.)
De notre sûreté c’est-là l’unique gage.

Angélique, en prenant le papier.

Quel est donc ce papier ?

Sainville.

Quel est donc ce papier ?Le serment qui m’engage
À rendre à vos appas un hommage éternel,
Le garant & le sceau de ce don solemnel,
Que vous font à jamais l’amour & l’hyménée,
De ma main, de mon cœur, & de ma destinée…
Quoi donc ! vous hésitez à recevoir ma foi,
Et votre main balance à se donner à moi !

Angélique.

Eh ! le puis-je ?

Sainville, animé.

Eh ! le puis-je ?Comment !

Angélique, tremblante.

Eh ! le puis-je ?Comment !Quel courroux vous enflamme ?

Sainville.

L’impossibilité n’est qu’au fond de votre ame.
Eh ! quel obstacle empêche un nœud si plein d’appas ?
Hélas ! vous le cherchez & ne le trouvez pas.