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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/147

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Le Président.

Bon ! Est-ce qu’un mari n’est pas toujours le maître ?

Sainville.

Je ne veux point d’esclave, & je ne veux pas l’être.

Le Président.

Votre prudence ici me paroît en défaut.

Sainville.

Une compagne aimable est tout ce qu’il me faut ;
J’épouse pour aimer, pour être aimé de même :
Je ne pourrois prétendre à ce bonheur extrême.
Vingt exemples pour un semblent m’en avertir ;
C’est se vendre, en un mot, & non pas s’assortir.

Le Président.

Ah ! vos réflexions détruiront ce scrupule ;
Car, entre nous, mon fils, il est trop ridicule.
Je vous laisse y penser, & je vais de ce pas
Engager cet hymen.

Il sort.
Sainville.

Engager cet hymen.Qui ne se fera pas.



Scène VI.

SAINVILLE, JULIETTE.
Juliette.

Que diantre un fils a-t-il tant à dire à son pere ?
Votre Angélique est folle, elle me désespere ;