Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
La Gouvernante.
Connoît si je vous aime. Hélas ! jusqu’à ce jour,
Qu’ai-je fait qui ne serve à prouver mon amour,
À mériter le vôtre ?
Angélique.
Ah ! grands Dieux ! à quel titre !
La Gouvernante.
Je pourrois à présent vous en rendre l’arbitre.
Angélique.
Quel intérêt cruel vous attache si fort ?
Pourquoi vous êtes-vous subordonné mon sort ?
D’où vous arrogez-vous ce pouvoir tyrannique ?
La Gouvernante.
Eh ! non, il ne l’est pas… Ah ! ma chere Angélique !
Angélique.
Moi ?
La Gouvernante.
Vous ; pour un moment, laissez couler mes pleurs.
Angélique.
Ne me voilà-t-il pas sensible à ses douleurs,
Et presque hors d’état de soutenir ses larmes ?
Quel est cet ascendant ? Où prenez-vous vos armes ?
La Gouvernante.
Au fond de votre cœur, qui ne peut se trahir,
Et qui ne parviendra jamais à me haïr.
Angélique.
Je ne vous conçois pas.
La Gouvernante.
De me voir si sensible à votre destinée ?