Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/254

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Mlle Hortense, il donna un billet de cinquante mille écus à M. de Fréjus3, à condition qu’il le serviroit dans ce mariage, qu’avec raison il sollicitoit si ardemment. Le mariage se fit, où M. de Fréjus eut beaucoup de part : mais comme il n’étoit ni facile, ni honnête à un prélat de se faire payer d’une promesse de cette nature-là, il la rendit à M. Mazarin, se fiant plus à sa parole qu’à son billet. Quelque temps après cette générosité, M. l’Evêque eut besoin d’argent, pour l’établissement de ses neveux, et en demanda à M. Mazarin, qui faisant violence à son bon naturel, refusa de le payer ; instruit par son directeur, qu’acheter le sacrement de mariage eût été une simonie plus criminelle pour lui, que celle d’acheter l’épiscopat pour un évêque.

Voyez, Messieurs, la bonne et délicate conscience de M. Mazarin. M. de Fréjus, tout évêque qu’il étoit, eût reçu l’argent sans avoir égard à la simonie. M. Mazarin, simplement laïque, fit scrupule de le donner, et religieusement ne le donna pas.

Voici un autre exemple qui confirmera l’opinion qu’on a de sa piété. M. Mazarin avoit un procès très-important, dont il pouvoit sortir


3. Joseph Ondedei, évêque de Fréjus, créature du cardinal Mazarin.