Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/375

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La basse vérité se tient indigne d’elles ;
Il faut de l’incroyable, il faut du fabuleux

Pour les héros et pour les belles.

La solidité de M. l’ambassadeur l’a rendu assez indifférent pour les louanges qu’on lui donne : mais quelque rigueur qu’il tienne à son mérite, quelque sévère qu’il soit à lui-même, il ne laisse pas d’être touché secrètement de ce que vous avez écrit pour lui. Je voudrois que ma lettre fût assez heureuse, pour avoir le même succès auprès de vous.

Vous possédez tout le bon sens
Qui sert à consoler des maux de la vieillesse ;
Vous avez plus de feux que n’ont les jeunes gens :
Eux, moins que vous de goût et de justesse.

Après avoir parlé de votre esprit, il faut dire quelque chose de votre morale.

S’accomoder aux ordres du Destin ;
Aux plus heureux ne porter point d’envie,
Du faux esprit que prend un libertin,
Avec le temps, connoître la folie ;
Et dans les vers, jeu, musique, bon vin,
Passer en paix une innocente vie :
C’est le moyen d’en reculer la fin.

M. Waller, dont nous regrettons la perte, a poussé la vigueur de l’esprit jusqu’a l’âge de quatre-vingt-deux ans1 :



1. Waller est mort au mois d’octobre 1687.