Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/387

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Votre esprit à son courage,
Qui paroissoit abattu,
Faisoit retrouver l’usage
De sa première vertu.

Le charme de vos paroles
Passoit ceux des Espagnoles,
À ranimer tous les sens
Des amoureux languissants.

Tant qu’on vit à votre service
Un jeune, un aimable garçon4,
À qui Vénus fut rarement propice,
Bussy n’en fit point de chanson.

Vous étiez même regardée
Comme une nouvelle Médée,
Qui pourroit en amour rajeunir un Éson.
Que votre art seroit beau, qu’il seroit admirable,
S’il me rendoit un Jason,
Un Argonaute capable
De conquérir la Toison !



4. Le comte de Guiche. Saint-Évremond justifie ici les malices que Bussy-Rabutin s’est permises dans l’Hist. amoureuse des Gaules, à propos de ce chevalier dont il a raillé les défaillances, sous le nom de Trimalet. Voy. tome I, page 100, et alibi, de l’édit. de M. Poitevin. Rappelons, pour être justes, que le comte de Guiche se couvrit de gloire, au célèbre passage du Rhin, et qu’il s’attacha l’un des plus nobles cœurs du dix-septième siècle. Pourquoi risquoit-il d’autres batailles ?