Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XX.

AU MÊME.

J’aurois à vous faire de grandes excuses de ne vous pas envoyer ce que vous ai promis, s’il en valoit la peine. Je suis ingénieux à différer l’ennui que mes bagatelles vous peuvent donner ; et c’est une marque d’amitié que je vous donne assez délicate ; cependant je passerai pardessus votre intérêt et le mien, pour vous envoyer les pièces que je fais copier présentement. J’en adresse une à M. Vossius, mon ami de lettres, et avec qui il y a plus à apprendre qu’avec homme que j’aie vu en ma vie. Je vous dirai cependant que j’écris aux gens de guerre et de cour, comme un bel esprit et un savant ; et que je vis avec les savants, comme un homme qui a vu la guerre et le monde.

Pour la confession galante de ma faute dont vous me parlez, je n’aurois pas manqué de la faire, si j’avois eu dessein de faire voir ce que vous m’avez volé. Personne ne sait mieux que vous combien cela étoit éloigné de ma pensée. Vous me ferez plaisir de me faire savoir si je dois espérer quelque retour en France, ou si