Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/163

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du dix-septième siècle. De la spéculation épicurienne où étoit resté Gassendi, le siècle se plongea dans l’épicuréisme pratique. Le sensualisme, la vie aisée, le plaisir, furent l’objet d’un entraînement que ne purent arrêter d’admirables exemples d’austère vertu, ni l’autorité d’hommes et de femmes illustres par leur génie, par leur piété, leur régularité, leur foi vive et sincère. L’Église elle-même, la grande Église de France, ne résista point à cette influence pernicieuse. Je m’abstiendrai de rappeler des scandales qu’il faudrait effacer du livre de l’histoire : le Coadjuteur !…, l’orgie de Roissy, qui n’empêcha point un de ses acteurs de devenir cardinal !…, la mort de Lavardin, évêque du Mans !… etc., etc. Et Tallemant, ne nous dévoile-t-il pas vingt aventures qui valent celles de Mme de Saint-Sulpice, de Mme de Gacé, de Mme Molé, au dix-huitième siècle !…

Après le scandale de Roissy5, foiblement puni par le cardinal Mazarin, qui ne voulut faire exemple que de son neveu, une des hardiesses qui fit le plus de bruit, à cette époque, fut la mascarade du carnaval de 1658, où l’on vit le jeune roi, alors non marié, suivi de Mademoiselle, de Monsieur, et des filles d’honneur de la reine mère, courir en masque tous les bals de Paris, suivis, mais à quelque distance, par une petite troupe de capucins et de capucines, qui n’étoient autres que les plus grands seigneurs et les plus belles dames de l’époque : le comte et la comtesse d’Olonne, en tête. La ravissante comtesse,


5. Voy. Bussy-Rabutin, Hist. am. des Gaules, édition de M. Boiteau, tom. I, pag. 277 et suiv., 280 et suiv.