Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/341

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sentit sa fin approcher, elle pritl’exemple pour elle-même, et fit appeler son curé, qui fut parfait à ses derniers moments35. Son retour fut-il sincère, ou voulut-elle seulement accomplir une dernière bienséance de sa vie ? Dieu le sait ; mais voilà probablement ce que Voltaire n’a pu lui pardonner.

Quant à sa personne, le bon Douxménil nous en a, d’après Ferdinand, Mme de Sandwich et la tradition, donné ce portrait : « Elle étoit de taille au-dessus de la médiocre, ni grasse, ni maigre, mais un peu plus qu’en chair ; bien faite, bien proportionnée, et d’une figure appétissante, plutôt d’examen que d’éclat. Elle avoit le teint blanc et uni, le visage d’un bel ovale, la plus belle peau et la plus belle jambe du monde ; le corps admirable, la gorge et la taille charmantes. Les cheveux châtains bruns, les sourcils noirs, bien séparés ; les paupières longues, les yeux noirs, grands et touchants ; le nez bien fait, un peu relevé ; le menton parfait, une jolie bouche, bien façonnée ; un aimable sourire, de belles dents, de beaux bras et de belles mains ; un son de voix sympathique, une physionomie ouverte, mais fine, tendre et saisissante ; un grand air de fraîcheur, de propreté et de décence ; beaucoup de gaieté et de douceur, une âme qu’on sentoit pétrie de volupté, des grâces dans tous ses gestes, et de l’esprit comme un ange. »

Cette image d’ange a beaucoup plu aux contem-


35. Voy. l’abbé Delaporte, Hist. des femmes célèbres, tome I, p. 331. « Mlle de Lenclos, dit-il, eut l’attention, sur la fin de ses jours, d’aller à sa paroisse, etc. » Douxménil rapporte la même chose page 102.