Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/481

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que trop en effet. « Esprit aérien, dit l’Irlandois, retourne dans l’air exercer ton métier pour les tempêtes, et n’excite plus de vents dans ce triste et malheureux corps. »

Ce malade fit place à un autre qui, selon l’opinion du prophète, n’avoit qu’un simple lutin, incapable de résister un moment à sa parole. Il s’imaginoit l’avoir bien reconnu à des marques qui ne nous paroissoient pas ; et, faisant un souris à l’assemblée : « Cette sorte d’esprits, dit-il, afflige peu souvent, et divertit presque toujours. » À l’entendre, il n’ignoroit rien en matière d’esprits : il savoit leur nombre, leurs rangs, leurs noms, leurs emplois, toutes les fonctions auxquelles ils étoient destinés ; et il se vantoit familièrement d’entendre beaucoup mieux les intrigues des démons, que les affaires des hommes.

Vous ne sauriez croire à quelle réputation il parvint en peu de temps. Catholiques et protestants venoient le trouver de toutes parts : et vous eussiez dit que la puissance du ciel étoit entre les mains de cet homme-là, lorsqu’une aventure, où l’on ne s’attendoit point, fit perdre au public la merveilleuse opinion qu’il en avoit.

Un homme et une femme de la contrée4,


4. Of the country : Expression angloise, pour dire : De la campagne, ou de province.