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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/150

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particulièrement que parut cette grandeur de courage qui ne s’étonnoit de rien. Allez, lâches, leur dit-il, allez, ingrats, dire en votre pays que vous avez laissé Alexandre avec ses amis, travaillant pour la gloire de la Grèce, parmi des peuples qui lui obéiront mieux que vous. Dans toute sa vie, Monsieur le Prince7 n’admire rien plus que cette fierté qu’il eut pour les Macédoniens, et cette confiance de lui-même. « Alexandre, dit-il, abandonné des siens parmi des barbares mal assujettis, se sentoit si digne de commander, qu’il ne croyait pas qu’on put refuser de lui obéir. Être en Europe ou en Asie, parmi les Grecs ou les Perses, tout lui était indifférent : il pensoit trouver des sujets où il trouvoit des hommes. »

Ce qu’on dit à l’avantage de César, c’est que les Macédoniens eurent affaire à des nations pleines de mollesse et de lâcheté, et que la conquête des Gaules dont les peuples étoient fiers et belliqueux, fut beaucoup plus difficile aux Romains. Je ne m’amuserai point à examiner le courage des uns et des autres ; mais il est certain que César ne trouva pas dans les Gaules de véritables armées. C’étoient des peuples entiers, à la réserve des femmes, des


7. Le prince de Condé.